LES NON-DITS DE LA NOUVELLE ORIENTATION DIPLOMATIQUE DE L’IRAN. PORTRAIT DES ENJEUX ACTUELS ET PERSPECTIVES

Felly LUKUNGA NGOMBA*

*Assistant à l’Université Pédagogique Nationale et Chercheur Associé à l’IRGES/Kinshasa-RDC

Résumé

Devenir une puissance militaire est le rêve de chaque pays. La bombe atomique constitue dans la géopolitique actuelle, l’un des éléments qui attestent la maturité défensive d’un Etat. L’arme nucléaire n’apporte pas seulement du prestige, elle crée aussi de la dissuasion et autorise son propriétaire à lancer des frappes offensives qui pourraient annihiler tout ennemi. En plus d’éviter les migraines variées qui viennent avec la mise en place d’un programme nucléaire militaire, dont les plus notables sont les sanctions internationales, rester éloigné du club des puissances nucléaires donne à l’Iran une plus grande flexibilité pour fabriquer des armes conventionnelles. Il sied de noter que la volonté de se doter de l’arme nucléaire est, dans une certaine mesure, le résultat de la guerre contre l’Irak (1980-1988), qui a beaucoup marqué le nouveau régime iranien issu de la révolution islamique de 1979. La montée en puissance militaire d’Israël, son grand ennemi, avait motivé également Téhéran et ses alliés, la Syrie et la Libye, à se doter de l’arme nucléaire, à partir de 1985. Cette démarche iranienne se définit dans une portée géopolitique de se hisser dans la « cour des grands », celles des pays dotés de la puissance nucléaire, afin de peser davantage sur les scènes régionale et mondiale. Cet article n’aborde pas les aspects liés à la remise en cause de l’accord nucléaire iranien par l’Administration de Donald Trump. Nos analyses se penchent sur le revirement de la diplomatie iranienne sur cette question.

Mots-clés : diplomatie, programme nucléaire, Iran.

Abstract

Every country dreams of becoming a military power. In today’s geopolitics, the atomic bomb is one of the keys to a country’s defensive maturity. A nuclear weapon not only brings prestige, it also creates a deterrent and authorises its owner to launch offensive strikes that could annihilate any enemy. As well as avoiding the various headaches that come with setting up a military nuclear programme, the most notable of which are international sanctions, staying away from the nuclear club gives Iran greater flexibility to build conventional weapons. It should be noted that the desire to acquire nuclear weapons is, to some extent, the result of the war against Iraq (1980-1988), which had a major impact on the new Iranian regime that emerged from the Islamic revolution of 1979. The rise in military power of Israel, its great enemy, also motivated Tehran and its allies, Syria and Libya, to acquire nuclear weapons from 1985 onwards. Iran’s move is part of a geopolitical drive to join the « big league » of nuclear-armed countries, in order to increase its influence on the regional and world stage. This article does not deal with the aspects linked to the questioning of the Iranian nuclear agreement by Donald Trump’s administration. Our analysis focuses on the reversal of Iranian diplomacy on this issue.

Keywords: diplomacy, nuclear programme, Iran.

https://doi.org/10.62912/NAKC8494

ARTICLE 4 LUKUNGA